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Actualité

2022-07-22

Entretien avec Isabelle Vandiedonck, experte pour le PARFID

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Entretien avec Isabelle Vandiedonck, conceptrice et co-animatrice du cycle de formation à la construction du modules pour le PARFID, le 13 juillet 2022.

Pouvez-vous vous présenter ?

Je suis issue de la DGFiP; Administratrice des Finances publiques, j’ai eu l’opportunité de diriger les équipes de formateurs de l’ENFiP Lyon pendant trois ans. J’ai aussi occupé le poste de directrice financière au sein de l’UGAP.

Depuis 2008, je participe aussi à des missions d’assistance technique internationale avec Expertise France, et auparavant Adetef. Je travaille principalement sur l’ingénierie de formation, l’andragogie, la mise en place d’établissements de formation et de programmes de formation. Depuis dix ans, on constate un important besoin en assistance dans ce domaine.

Aujourd’hui, je me concentre sur l’accompagnement des personnes vulnérables vers leur insertion professionnelle. Je travaille maintenant comme formatrice dans un établissement de réadaptation professionnelle; dans ce cadre il me faut encore plus m’adapter au public, en mettant en oeuvre de la pédagogie très active, ou en introduisant de la gamification (utilisation de mécaniques de jeux dans la pédagogie)…

Quel est votre rôle au sein du PARFID ?

Le projet PARFID m’a immédiatement séduite, à la fois par sa dimension régionale, qui permet de mettre en commun les ressources des différents pays pour qu’ils travaillent ensemble, et par son ambition de co-construction. Nous accompagnons nos partenaires, avec l’objectif de pérenniser les formations et les modules.

Comment réalisez-vous la formation à la construction de modules ?

Le cycle de construction de modules commence par une session à distance. Je l’ai créée, puis, avec Arona Massaly et Daniel Gustave, nous l’avons mise en oeuvre. Cette session s’est tenue en deux temps : nous avons d’abord présenté les notions théoriques – objectifs, compétences, scénario pédagogique. L’intersession a permis aux participants de concevoir un conducteur pédagogique, qui ensuite ont permis de travailler sur les méthodes et supports de formation.

Nous avons ensuite mis en place des groupes de rédacteurs, chaque expert animant l’un des groupes. Je m’occupais pour ma part de celui consacré au recouvrement de l’impôt. Nous avons travaillé par exemple sur la thématique de l’octroi des délais de paiement au contribuable. Nous avons vu qu’au Sénégal, comme en France d’ailleurs, cet octroi est contractualisé. Le module a permis de partager cette bonne pratique aux participants venus d’autres pays de la région. C’est un bon exemple d’apprentissage par les pairs : nous nous fondons sur l’expérience de pays voisins ou proches pour identifier les pratiques les plus efficaces et les partager.

Nous avons ensuite organisé une session en présentiel à Abidjan en mai 2022 (voir l’article). Cette session a constitué un temps fort et a permis aux participants de faire connaissance et d’interagir directement.

Nous nous efforçons de favoriser la complémentarité entre les composantes du PARFID. Ainsi, les membres des services de formation qui travaillent sur la conception de modules sont également amenés à réfléchir sur le pilotage de la formation, et son lien avec les Ressources humaines. En-dehors de notre composante, la formation à l’andragogie est complémentaire avec la construction de modules, car on conçoit bien mieux un module en sachant comment il doit être animé.

On demande aux participants d’échanger autour de bonnes pratiques qu’ils ont eux-mêmes vécus comme stagiaires, pour s’en inspirer en tant que formateurs. Cela rejoint l’idée de complémentarité entre les composantes : ainsi, dans le cadre de la formation sur la construction de modules, l’une des participantes a cité en exemple la formation sur le pilotage de la formation, animée par Nathalie Maiolini au sein du projet PARFID. Ceux qui participent à plusieurs formations peuvent faire le lien entre elles.

Quelle est votre meilleure expérience au sein du PARFID ?

J’ai particulièrement apprécié les missions que j’ai réalisées au Togo, ou au Bénin qui est ma mission la plus récente. Le séminaire en présentiel à Abidjan était particulièrement réussi ; la longue durée des formations nous permet de créer une certaine complicité.

La meilleure expérience que je tire de toutes ces formations, c’est la diversité des profils des participants. Chaque formation rassemble un public hétérogène, avec des formateurs expérimentés, et d’autres plus novices. A chaque formation, on assiste à une sorte de cap, où au moins l’une des personnes peu expérimentées révèle son potentiel, prend davantage confiance en elle et s’affirme davantage comme formatrice.