Entretien d'expert : Grégoire Heber-Suffrin, Droit Afrique

Grégoire Heber-Suffrin est expert en fiscalité et dirige Droit Afrique, qui propose un conseil en matière de textes juridiques avec une forte expérience sur le continent africain. Retour sur son expérience du PARFID.

J’ai rejoint le PARFID, d’abord pour évaluer les besoins en formation du Bénin, de la République du Congo et du Tchad, puis pour intervenir sur la formation elle-même. Je suis arrivé au sein du PARFID grâce à mon expérience auprès des administrations fiscales d’Afrique francophone. Je connaissais bien ces administrations, les interlocuteurs au niveau de la direction générale et les techniques fiscales de ces différents pays. J’ai organisé des formations sur des domaines techniques complexes comme la fiscalité minière, les prix de transferts ou la fiscalité des télécommunications. Nous faisions intervenir des experts de certains pays en les aidant à préparer les supports de formation et en s’assurant que tous les domaines d’expertise étaient couverts.

Au sein du PARFID j’interviens sur la formation initiale (composante 2) des inspecteurs des impôts : la rédaction des supports de formation dans certains domaines particuliers comme l’impôt sur les sociétés, la TVA, l’impôt sur les revenus, le recouvrement… Plus précisément, j’interviens sur les aspects des impôts sur les revenus. C’est un domaine complexe, car tous les impôts ne sont pas présentés de la même manière dans les différents pays : il y a des pays à impôt global et d’autre à impôt cédulaire. Le défi est de présenter une formation qui s’adresse à tous ces pays, car si les types de revenus sont les mêmes, les méthodes de taxation diffèrent. Mon apport est donc de bien connaître la fiscalité de ces différents pays pour pouvoir les aider à rédiger un support commun.

Le PARFID donne la possibilité de regrouper des participants issus de pays différents pour partager leurs expériences. Un processus d’aide à la rédaction de supports de formation initiale a été engagé en octobre 2022 à Abidjan. Nous avons réuni un an plus tard les représentants de 8 pays à Dakar, qui venaient pour finaliser ces supports destinés aux formateurs et aux participants. J’animais un groupe composé de représentants du Tchad, du Burkina Faso et de la Côte d’Ivoire. J’apprécie particulièrement ces échanges d’un pays à un autre, car ce sont des pays proches mais qui ont rarement la possibilité de partager leurs expériences. Humainement, c’est très intéressant car c’est l’occasion d’échanger concrètement sur la pratique et l’expérience de formation des inspecteurs des impôts en Afrique francophone.