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Actualité

2022-06-06

Entretien : Marie-Christine Watel, formatrice pour le PARFID

https://parfid.fr/actualite/entretien-marie-christine-watel-formatrice-pour-le-parfid/

Entretien avec Marie-Christine Watel, consultante et formatrice, conceptrice de parcours de formation pour le PARFID, le 26 mai 2022.

Marie-Christine Watel est responsable du parcours formation et pilotage de la formation au sein du PARFID. Ce parcours s’adresse aux responsables formation d’une dizaine de pays des deux organisations économiques et monétaires de l’Afrique centrale et de l’Afrique de l’Ouest (CEMAC et UEMOA) et qui est animé par une équipe de 4 experts ; Brigitte Bonello, chargée de l’évaluation ; Philippe Lataste et Nathalie Maiolini, qui contribuent à construire et à mettre en oeuvre le parcours de formation.

Consultante et formatrice en ressources humaines et en management, Marie-Christine accompagne les projets de transformation des organisations, aussi bien dans le secteur privé que dans le secteur public. Elle a un double cursus : en sciences de l’éducation, pour l’ingénierie de la formation, et en sciences de gestion – dans le domaine du management de la performance. Ce double cursus lui permet d’intervenir sur trois axes sur les organisations : la structuration de la gestion des ressources humaines ; l’ingénierie de formation, pour l’élaboration de parcours de formation ; et enfin tout ce qui relève du management.

Le témoignage de Marie-Christine Watel : retour d’expérience

Quelle est votre expérience au sein du PARFID ?

Ill faut bien comprendre l’hypercomplexité de ce projet, à différents titres. D’une part, son échelle : nous accompagnons une dizaine de pays, de culture différente, avec bien entendu une hétérogénéité de fonctionnement – mais aussi de maturité quant aux plans de formation. Cette échelle a des conséquences, notamment en termes de fonctionnement.

Comment se déroulent les formations ?

Notre modalité de formation est principalement à distance ; tisser des relations à distance n’est pas évident, c’est un défi. L’organisation est un autre défi, à cause des différents fuseaux horaires, qui rendent difficile d’organiser des temps de formation à distance. Nous avons un autre facteur de complexité qui est la qualité des connexions Internet, qui ne permettent pas toujours d’utiliser les fonctionnalités les plus avancées des logiciels collaboratifs à distance ; cela pose un certain nombre de limites. De plus, au départ l’équipe d’experts ne se connaissait pas. Il a fallu faire connaissance, là encore à distance. Tout cela crée de multiples défis pour réussir ce parcours. Un autre défi consiste à soutenir une dynamique dans le temps, puisque ce parcours dure plus d’un an. C’est important que la dynamique que nous instaurons puisse être pérennisée tout au long du parcours.

Avez-vous prévu une formation en présentiel ?

Au mois de juin 2022, nous allons avoir la chance de rencontrer pour la première fois l’ensemble des participants lors d’un séminaire à Abidjan ; nous serons entre 40 et 50 personnes. Le séminaire est en cours de construction. L’idée est de traiter d’un des thèmes du parcours de formation à l’occasion de ce temps de présentiel, d’en faire aussi un temps de bilan intermédiaire du parcours, puisque nous serons approximativement à mi-parcours. Il s’agit aussi de tisser des relations un peu plus étroites entre formateurs et participants – sans oublier les participants entre eux. Le contenu et l’animation sont en cours d’élaboration, c’est pour cela qu’on ne peut pas en dire plus – et puis, il faut garder un peu de surprise pour les participants !

Comment répondre à cette complexité ?

L’enjeu de la formation, comme dans toute formation, c’est le transfert des acquis de la formation en situation de travail. Nous avons réparti les 10 pays en 3 groupes, pilotés chacun par un expert. Chaque mois, il y a une classe virtuelle de 3 heures pour chaque groupe. Cette classe virtuelle permet de partager et de se questionner sur des apports théoriques et méthodologiques.

Ensuite, cette classe virtuelle est suivie d’un temps terrain, d’environ 3 ou 4 semaines. C’est un temps terrain accompagné : l’expert dirigeant chaque groupe va accompagner son groupe pendant le temps terrain, il va mettre en place des rencontres bilatérales par pays. Ce sont des échanges à distance, pour faciliter le transfert des connaissances en situation de travail ; nous accompagnons les participants dans la mise en application de ce qu’ils auront appris. A la fin de ce temps terrain, systématiquement, il y a un retour d’expérience pour chaque groupe, toujours animé par l’expert ; les participants partagent ce qu’ils ont pu mettre en œuvre, et analysent leurs succès et leurs difficultés.

Et c’est ce parcours qui alterne temps d’apports et temps de mise en application qui permet de répondre à l’hypercomplexité. Ça entretient la dynamique et la relation, et ça facilite le transfert des acquis en situation de travail ; c’est véritablement la grande force du parcours.

Quel est le retour des participants ?

Je tiens à dire qu’à mi-parcours, nous nous rendons déjà compte que notre parcours répond aux besoins des participants. Ils expriment leur satisfaction quant au montage de ce parcours et quant au fait d’être accompagnés au plus près de leurs préoccupations ; et c’est important pour nous d’avoir ce retour, puisque ce parcours est construit au fur et à mesure. Nous l’ajustons bien sûr en fonction de ce qui se passe, et en fonction des besoins. C’est satisfaisant de déjà se dire qu’on est sur la bonne voie, et qu’il faut continuer.

Il faut dire que ce projet PARFID est une très belle aventure collective, sachant que c’est la distance qui prime malgré tout ; comme quoi on peut aussi développer de belles choses à distance.